Mourguet saltimbanque
spectacle du théâtre PARTS COEUR
Dans le cadre du 250e anniversaire de la naissance de Laurent Mourguet
Spectacle présenté par le THEATRE PARTS CŒUR - Cas Lyon
le mardi 26 novembre 2019 à la MJC Montplaisir - Salle Karbone
Il y a un peu plus de vingt-cinq années, le journaliste Bernard Frangin contait la vie de Laurent Mourguet dans son ouvrage intitulé Guignol, le roman d’un saltimbanque. Pour le néophyte, "saltimbanque" est le mot porté par l’agent de l’état civil de la mairie de Vienne, en 1844, sur l’acte de décès, au côté du nom de Laurent Mourguet. Saltimbanque ! lui qui léguait à la postérité l’une des plus populaires marionnettes du monde : Guignol.
Gilles Champion, directeur du Théâtre Parts Cœur de Lyon a relevé le défi en adaptant et en portant à la scène ce roman, donnant à sa pièce le titre de Laurent Mourguet saltimbanque. Guignol a déjà eu l’honneur d’être interprété par des acteurs en chair et en os. Citons Guignol ! opéra-bouffe de cape et de trique joué en 1936 sur la scène de notre Grand Théâtre et, plus près de nous, Une Anémone pour Guignol créé par Marcel Maréchal en 1975.
Quant à Laurent Mourguet, personne ne lui avait réservé jusqu’alors une pièce pour le théâtre des humains. Gilles Champion l’a fait et très bien fait. Sa mise en scène est sobre mais élaborée. Elle permet aux comédiens de suivre, par la magie des actes, la vie du couple Laurent et Jeanne depuis leur mariage en 1788, jusqu’à leur disparition en 1844 et 1845. Les artistes, tous amateurs, assurent parfaitement le rôle que leur a confié Gilles Champion.
Ainsi, d’un acte à l’autre, ils nous entraînent, par leurs répliques et leurs jeux de scène, dans la vie trépidante de cette fin du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle. Laurent et Jeanne, interprétés par Didier Mélin et Josiane Champion-Magne incarnent parfaitement, lui, l’esprit laborieux de ce canut et le caractère discret de cet artiste luttant pour survivre et, elle, la femme amoureuse, attentive à sa famille, toujours prête à encourager son Laurent.
Le Père Thomas, dont le rôle est tenu avec maestria par Stéphane de Santis qui incarne parfaitement ce bateleur, cet harangueur de foule à la voix de stentor. Il tire à lui la couverture, comme le père Thomas Ladré l’a toujours fait durant sa carrière artistique de rue, démontrant, à qui l’aurait oublié, qu’il est celui qui a permis à Laurent Mourguet de créer ses marionnettes Guignol et Gnafron.
Au cours du spectacle qui dure une heure et demie, le public ne voit pas le temps passer. Le spectateur est littéralement transporté au temps des ouvriers en soie qui luttent sans cesse pour une décente rémunération. Façonner une vie, qui comme celle de Laurent et de Jeanne s’étale sur 56 années, est forcément long, mais, nom d’un rat ! comme une vie peut paraître courte une fois portée à la scène !
Merci à Gilles Champion, aux comédiens, au "vielleur", joueur de vielle, et à tous ceux qui ont apporté leur concours à la réussite du spectacle Laurent Mourguet saltimbanque.
Gérard Truchet
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