Défense et illustration de Guignol

Conférence du 16 novembre 2019

Défense et Illustration de Guignol, Lyonnais par Gérard Truchet

Cette dernière conférence de l’année, n’est pas une énième version de la vie de Laurent Mourguet. Elle reflète avec chaleur, la passion de notre président pour notre chère marionnette emblématique lyonnaise

Il nous a surtout montré comment le Pipa Mourguet a su rebondir face à la crise économique qui a touché de plein fouet la Fabrique et donc la canuserie au lendemain de la Révolution puisque les principaux acheteurs de la soierie étaient les nobles. Et surtout, comment à cha peu, il en est arrivé à créer, Gnafron, Guignol puis Madelon.
Mais tout d’abord, Gérard Truchet nous conta avec émotion, la genèse de son attachement pour Guignol. Enfant, il découvrit les fauteuils de velours rouge, du théâtre du quai Saint-Antoine dirigé par Ernest Neichthauser où il attendait avec impatience le début du spectacle. Pour lui Guignol n’était pas un héros, mais il était gai, malicieux et la magie du théâtre de marionnettes opérait à chaque représentation, sans oublier les chansons lyonnaises qui s’imprégnaient dans son cerveau et le fantasme qui l’agitait sur la taille des marionnettistes.

Tout ce récit m'a touché car j’étais moi-aussi, dans la fin des années cinquante, les jeudis tantôt, conduit par La Nénée, surnom de mon arrière-grand-mère, au parc de la Tête d’or où elle me payait la place au : Véritable théâtre Guignol du Parc de Madame Moritz qui, comme celui du Vieux Lyon, amuse les enfants et gens d’esprit depuis 1948. J’adorais la formule et surtout l’image donnée à l’entrée aux "enfants sages". 

Comment ne pas rejoindre l’affirmation de notre président lorsqu’il précise que Guignol n’est pas une simple marionnette. Il faut s’intéresser à lui, il faut du temps et de la passion pour s’imprégner de son personnage. De même, le couple, formé par Laurent et sa fenotte Jeanne Esterle qui ne restait pas dans l’ombre de son mari, portée par son amour, leur complémentarité et le soutien indéfectible de Jeanne, nous fit comprendre que Guignol ne pouvait que grandir. Il ne fait aucun doute que leurs enfants ont été élevés dans l’art de la marionnette, dans la continuité et le respect des traits, de l’esprit, de l’accent de chacune des têtes de bois.

C’est donc cette passion communicative qui animera les marionnettistes qui se succèderont au sein de cette famille  et qui permettra à ce canant trio que forment Guignol, Gnafron et Madelon de franchir le cap des deux siècles d’existence. Le terme défense prend donc tout son sens actuellement où de nombreux ‘’manipulateurs’’ se servent de la notoriété acquise de Guignol à des fins purement mercantiles. Ils ne sont donc plus au service de notre chère  marionnette.

Notre président a raison de marteler avec force que "Guignol c’est Lyon et Lyon c’est Guignol". C’est bien grâce à l’investissement et à ce slogan qui anime la société des Amis de Lyon et de Guignol que cette année  anniversaire existe et rayonne. La société civile et politique s’est contentée de se raccrocher aux initiatives de notre association.

Pour illustrer son propos, la démonstration magistrale de Gérard Truchet consista à chausser dans chaque main Guignol et Gnafron. Il se lança dans le magnifique monologue de Chante clair, Guignol, suivi d’un dialogue très émouvant entre les deux amis. Nous avons été pris au cœur, de plein fouet et à n’en pas douter, nombreux ont été les sociétaires qui se sont retrouvés les quinquets embués d’une larmichette.
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C’est une impressionnante standing-ovation, selon la formule aujourd’hui consacrée qui termina cette conférence forte en émotion, l’auditoire exprimant son enthousiasme debout, avec des applaudissements continus et fort bien nourris.

Michel Grange

Mourguet Guignol Gnafron

 

 

 

 

 

 

 

 

Gérard Truchet