les Aumoniers

Joseph LAVARENNE

Joseph Lavarenne est né à Lyon le 25 septembre 1885. En 1901, il réussit son baccalauréat. Deux ans plus tard, moniteur à la colonie de vacances à Verrières, il anime les veillées à l'aide de marionnettes puis fonde le Théâtre social de Verrières, crée une équipe de marionnettistes qui obtient un franc succès. En juillet 1909, il passe la licence "es lettres" à la Sorbonne avant d'être ordonné prêtre le 17 octobre.

Il se fait vite remarquer par son amour pour tout ce qui est lyonnais et Guignol en particulier. Il écrit alors " Le gone à tête de bois " et surtout " Cyrano Guignol " puis " Chante clair Guignol". Le 21 avril 1912 c'est l'inauguration du monument Mourguet. Convié à une réunion, il séduit par sa verve et son esprit pétillant et est aussitôt nommé à l'unanimité membre du comité des Amis de Guignol. Le 24 février 1914 se déroule le premier mâchon et il participera à presque tous les suivants plébiscité à chaque fois pour prendre la parole et raconter des contes.

Au cours de la grande guerre, recruté comme infirmier, il écrira des impromptus des pièces qu'il jouera à différents endroits du front et deviendra aumônier des poilus avant de devenir la guerre terminée, celui de la Société des Amis de Guignol. Il écrit des textes, des contes pour le bulletin et les almanachs de la Société et aura rédigé tout au long de sa vie une cinquantaine de pièces pour le théâtre de Guignol.

En 1930, il quitte le petit séminaire de Saint-Jean où il assurait l'enseignement  des classes de troisième, seconde et de rhétorique pour prendre la charge de secrétaire général de la Propagation de la Foi. Il créée la clinique du Saint-Rédempteur à la Croix-Rousse pour les missionnaires lépreux, un laboratoire de recherches pour cette maladie et met en place des cours de médecine pour les missionnaires. Le Saint-Père le nommera président du conseil de la propagation de la Foi, lui conférant le titre de protonotaire apostolique.

En 1931, il est accueilli au sein de l'Académie des Pierres Plantées prenant le pseudonyme de Benoît Lerégent sous lequel seront publiés après sa mort " Nous autres les gones " qui regroupe toutes ses conférences et " Gandoises et gognandises " qui reprend tous ses contes. Avec ses collègues du bureau, il participe à la création du concours de contes ; il donne aux participants les conseils nécessaires à la bonne construction d'un texte où le parler lyonnais sera de mise.  

Après une existence fidèlement et laborieusement remplie; il meurt le 14 novembre 1949 à l'âge de 64 ans. Ses funérailles ont lieu à la primatiale Saint-Jean, cérémonie présidée par Son Eminence le Cardinal Gerlier archevêque de Lyon et il sera inhumé au cimetière de Loyasse dans le carré des prêtres. Les Amis de Lyon et de Guignol et leur président Edmond Locard obtiennent de la municipalité que la rue des Prêtres devienne rue Monseigneur Lavarenne : l'inauguration a lieu le 11 novembre 1950. En 1953, un comité d'honneur se forme en vue d'élever un monument à sa mémoire. Une souscription est ouverte et permet la réalisation d'une tête de bronze par le sculpteur Luc Maize sur des plans de l'architecte Jean Cateland. Inauguré le 13 juin 1954 au centre de la cour d'honneur du Palais Saint-Jean, ce monument est  installé depuis 2007, place Benoît-Crépu.

Jean-Marie BOURGUIGNON

Jean-Marie Bourguignon nait  à Caluire le 20 octobre 1914. En 1917 son père est tué sur le champ de bataille. A six ans il entre au pensionnat de Cuire tenu par les frères des Ecoles Chrétiennes jusqu’à son certificat d’Etudes en 1927. Il entre alors au petit séminaire rue du Perron à Oullins où il obtient en 1932 la première partie du baccalauréat, puis il suit deux ans de philosophie au grand séminaire de Francheville et obtient avec mention la deuxième partie du baccalauréat. Il entame alors quatre années d’études de théologie plus une année de stage comme préfet d’études au collège des Minimes avant d’être ordonné prêtre le 3 juin 1939 par le Cardinal Gerlier.

Réformé, il prépare-t-il une licence de lettres de 1940 à 1942 ; il est nommé professeur au petit séminaire d’Oullins où, jusqu’en 1948, il enseignera le français, le latin, le grec et l’instruction religieuse aux classes de cinquième et de troisième. Il part alors effectuer deux ans à la Sorbonne pour apprendre la philologie, le français moderne, la grammaire, la stylistique et la versification. Cet acquis exceptionnel, il en fera profiter ses élèves en devenant professeur à la faculté catholique de 1950 jusqu’en 1982 où à 68 ans il fait valoir ses droits à la retraite. Il est alors nommé chanoine titulaire du chapitre de la primatiale de Saint-Jean.

Durant toutes ces années, il a été un fervent défenseur du « parler Lyonnais » connaissant tous les secrets du vocabulaire et de la grammaire « lyonnaise » qu’il agrémente d’une pointe d’humour avec son accent lyonnais inimitable. C’est Benoist-Mary qui lui a révélé quand il avait dix-sept ans le folklore lyonnais dans la salle du Cercle à Caluire ou au petit séminaire où il venait jouer des pièces et c’est l’abbé Cambet qui lui a fait découvrir les Almanachs des Amis de Guignol et Guignol en l'emmenant au quai Saint-Antoine.

En 1969 pour le bicentenaire de la naissance de Mourguet, une messe est célébrée à Saint-Nizier ; l’abbé Bourguignon séduit alors les auditeurs en faisant le panégyrique de Laurent Mourguet. Le président Louis Ludin lui propose de faire une conférence qu'il présente le 24 novembre 1970 sur la valeur littéraire du Théâtre Guignol dans le recueil d'Onofrio", laquelle remporte un grand succès. Il devient membre de la société, puis sur la demande du vice-président Pierre Blath, Aumônier des Amis de Lyon et de Guignol. Il donne de nombreuses conférences toujours avec son accent incomparable, sa soutane et son entrain communicatif.

En 1977 il est intronisé à l’Académie des Pierres Plantées sous le pseudonyme d’Eucher Garderobe, dit Porte-froc, il reçoit les palmes académiques en 1980 et infatigable il anime une émission à Radio-Fourvière "Si mon Lyon m'était conté" permettant au Père Craquelin de s’exprimer chaque semaine. Depuis sa nomination comme chanoine, il consacra le reste de sa vie aux coutumes et à la langue lyonnaise. Il nous quitte le 11 octobre 1994, il est enterré au cimetière de Caluire, une plaque commémorative sur l’église de l’Immaculée Conception de Caluire le rappelle à notre mémoire.