Les mères lyonnaises

Histoire des mères

les "mères"

Elles viennent de la Bresse, d’Auvergne, de la Dombes, du Beaujolais ou de Savoie. Elles sont d’anciennes cuisinières de maison, bergères ou crémières. Elles arrivent à Lyon pour trouver du travail. Les mythiques mères lyonnaises, fières de leurs patois et dialectes locaux, apportent également leur savoir-faire culinaire provincial et font de Lyon un haut lieu de la gastronomie. Elles savent tirer le meilleur de leur terroir d’origine : volailles de la Bresse, bœuf Charolais, gibiers et poissons (brochets) de la Dombes, vin du Beaujolais, écrevisses du Bugey dont la Mère Bourgeois fit une spécialité. Pêchées dans le lac de Nantua, les écrevisses servent de base à la fameuse sauce Nantua, qui accompagne les quenelles de brochet.

La cuisine des « Mères Lyonnaises » reflète les valeurs de la société locale et notamment sa simplicité, son honnêteté, et ce dans le respect du goût de chaque aliment.

Les « Mères Lyonnaises » : « Attention faible femme, mais forte gueule ».

La plus ancienne mention d’une « Mère Lyonnaise » remonte au XVIIIe siècle lorsque la Mère Guy ouvre en 1759 une guinguette située au confluent de la Saône et du Rhône. Chez La Mère Guy, « Mère des Mères », on vient déguster ces délicieuses « matelotes » qui ont fait la réputation de la cuisinière. Pendant plus de 200 ans, artistes, écrivains, bourgeois et hommes politiques fréquentent cette institution. En 1936, les frères Foillard servent toujours la spécialité de la maison, « la matelote d’anguille », et décrochent 3 étoiles au guide Michelin.

Pendant la Belle Epoque, c’est la Mère Fillioux, « la Reine des Mères de Lyon », qui fait la réputation de la cuisine lyonnaise. Les « Mères » deviennent si célèbres que le gastronome Maurice Edmond Sailland, dit Curnonsky, déclare en 1934 : « Lyon, capitale mondiale de la gastronomie. »

S’ensuivirent la Mère Bizolon pendant les années Folles, puis la mythique Mère Brazier, 3 étoiles au guide rouge et dont Paul Bocuse a été l’apprenti pendant les Trente Glorieuses.

Ces maîtresses-femmes mythiques, réputées pour leur fort tempérament, sont les fières ambassadrices d’une cuisine traditionnelle et chaleureuse ainsi que les porte-drapeaux de ces centaines de « petites mères », aujourd’hui oubliées.

La Mère Léa, au marché Saint-Antoine avec la fameuse pancarte accrochée à son chariot sur laquelle on pouvait lire : “Attention faible femme, mais forte gueule”.

La Mère Fillioux, la Mère Bizolon, la Mère Brazier, la Mère Léa, la Mère Bourgeois, la Mélie… aucune n’est Lyonnaise d’origine.